Laksè malo macoré
Un camp pi, c’est un tourbillon de sentiments tous plus extrêmes les uns que les autres, un rêve éveillé, un rêve dont on voudrait qu’il ne s’arrête jamais mais comme le dit l’adage: « toutes les bonnes choses ont une fin ».
Comme j’ai déjà pu le dire aux pi’s, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en partant en Croatie. Etant dans ma première année d’animation au sein du poste, j’étais partagé entre l’excitation que représentait cette aventure et par le stress qui va de pair avec la responsabilité qu’un tel voyage engendre.
Après une année passée à préparer le camp, il était enfin temps de faire son sac et de décoller, après un passage d’un jour à Rebecq, pour la Croatie.
Gvozd, l’humanitaire
Nous commencions notre voyage à Gvozd, petit village croate ayant fortement souffert de la guerre d’ex-Yougoslavie (les impacts de balles sur les bâtiments en témoignaient). Malgré l’heure d’arrivée tardive (nous sommes arrivés au centre vers 23h), Predrag et Maja, les responsables du centre Suncokret, nous accueillent le sourire au visage. Nous avons directement compris que nous allions passer une semaine superbe à leurs côtés.
Le matin est consacré à des petits travaux de jardinage et de construction sur le domaine où nous logions. Le centre Suncokret est auto-géré et les bénévoles sont donc chargés de s’occuper du potager et des différentes gites; de construire des barrières pour contrer sangliers, cerfs et autres bêtes sauvages; etc.
L’après-midi, nous nous occupions des enfants du village. Nous avions prévu quantité de jeux et d’activité mais les premiers contacts se sont révélés plus compliqués que prévus: il a fallu changer son fusil d’épaule et proposer des jeux plus faciles pour un groupe comprenant aussi bien des enfants de 6 ans que des ados de 15. Mais c’est aussi ça l’animation chez les scouts, arriver à retomber sur ses pattes et pouvoir s’adapter à toute situation. Ces après-midi, parfois éprouvantes (d’autant plus qu’il faisait très chaud), nous ont comblé et nous ont permis de rencontrer des personnes charmantes. Je crois pouvoir affirmer que l’entièreté du poste a adoré cette petite semaine de travail au centre Suncokret.
Après de dures journées, nous pouvions nous retrouver autour du feu pour de chouettes veillées préparées par les pis: des chants, des sketchs, des petits défis. Tout y est passés pour qu’on puisse se retrouver entre nous le soir, toujours dans la bonne humeur et la franche rigolade.
Le 5 aout, jour de « reconnaissance nationale » en Croatie, nous avons encore pu profiter de la générosité de Predrag. Jour férié oblige, nous ne travaillions pas. C’est alors qu’il nous proposa de passer une journée dans un lac privé, appartenant à un de ses amis. Le lac fut plus que bienvenu aux vues des températures qui avoisinaient les 40 degrés. On vous le dit, des gens en or!
Plitvice, l’orgasme visuel
Après 5 jours passés à Gvozd, nous prenons la direction de Plitvice et de ses lacs, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Au programme de la journée, une balade de 8 kilomètres en bordure des nombreux lacs et cascades que compte le parc. De la verdure partout, une eau d’un bleu turquoise quasi parfait, des chutes d’eau d’une dizaine de mètres, des poissons partout, autant dire que les appareils photo n’ont pas arrêté de flasher.
C’est malheureusement dommage que nous n’ayons pas pu profiter d’une petite baignade dans cette eau si transparente qui nous faisait l’oeil. Nombreux sont ceux qui ont voulu simuler la chute et la noyade pour s’octroyer un petit plongeon. Il a fallu résister mais ce ne fut pas sans mal.
Si le parc est magnifique, la gestion et l’organisation laissent à désirer: une partie d’entre nous a mis plus d’une heure à pouvoir monter dans les navettes qui nous ramenaient à l’entrée du parc. Il n’y avait pas de système de file, c’était donc à celui qui pousserait le plus fort et ce n’est pas facile de faire rentrer dans un wagon de petit train 24 personnes sans en laisser sur le carreau. Mais avec un peu d’abnégation, nous y sommes arrivés. Je suis sûr qu’on en rigolera encore longtemps par après même si, sur le moment, nous n’avions pas la tête à rire.
En plus de cette visite culturo-naturelle, les pis chargés de l’organisation nous ont offert des activités toutes aussi innovantes que chouettes. Nous avons pu, le temps d’une soirée, nous retrouver sur le plateau des « Amours » (vous voyez, la vieille émission de France 2?!) face à Tex ou passer une matinée à revisiter le jeu télévisé « La taupe » dans lequel des candidats doivent débusquer un des leurs qui a le rôle de la taupe, chargé de tout faire saboter.
Zadar, la romaine
Après un peu plus de 2 heures de trajet et un pneu éclaté (sic!), notre car nous dépose à Zadar. Les tentes posées, les affaires déballées, il est temps d’aller profiter de l’Adriatique pour un repos bien mérité. D’autant plus que la journée du lendemain s’annoncait éprouvante: une balade de 4 heures de kayak nous attendait. Nous avons donc pu visiter la côte par voie maritime. Des paysages charmants, un aperçu de la vieille ville que nous allions visiter le jour suivant, des coups de soleil et des crampes aux épaules et aux bras, un peu de repos sur la plage du camping, c’était là le menu de notre journée.
Le lendemain, nous nous rendons de bonne heure dans les rues de la vieille Zadar. Bubale nous avait concocté une visite guidée agrémentée de petites questions ludiques sur les différents monuments de la ville. De l’avis de tous, cette journée fut parfaite, tant au niveau culturel qu’au niveau de l’ambiance dans les différents groupes. Encore merci à lui pour l’énorme boulot qu’a représenté cette journée. Une journée superbe qui s’est fini superbement: un resto avalé, nous nous rendions sur la digue pour le « Salut au Soleil » et les « Orgues Marines ». Un ensemble de panneaux photovoltaïques emmagasine la lumière tout au long de la journée et la renvoie à la tombée de la nuit avec en fond, les sons enivrant des « Orgues Marines » (l’air marin fait sonner les tuyaux de l’orgue placé sous des marches le long de la côte).
Merci également aux pis pour les activités proposées lors de ces 3 jours à Zadar: le Cluedo en jeu de nuit était très chouette et vous m’avez fait découvrir un concept inédit avec la veillée « Lundi, tout est permis ». Chapeau à vous!
Zagreb, la capitale
Après une soirée riche en souvenirs et une nuit à la belle étoile, il est temps de nous rendre à Zagreb, dernière étape de notre voiture. Il était cependant écrit que nous aurions des problèmes avec les cars, cette fois-ci, il a fallu en changer en chemin mais pas d’inquiétude, nous sommes tous arrivés sains et saufs à l’auberge. A peine remis du trajet (un peu plus long qu’à l’accoutumée), nous nous rendons dans le centre-ville de la capitale croate pour y recevoir une visite guidée nocturne par notre guide, Grizzly.
Le lendemain, on reprend les mêmes et on recommence. Une autre visite de la ville nous attendait, cette fois-ci suivie d’un questionnaire. Il nous fallait être attentifs. Zagreb regorge d’histoire et de bâtiments magnifiques, merci au groupe d’organisateurs pour votre motivation et vos enseignements. L’après-midi, rendez-vous dans un parc pour un jeu à poste parce que bon, on reste des scouts aussi!
Après 3 bonnes heures de jeu, il nous fallait nous restaurer. Dernière soirée oblige, un bon resto et un petit verre dans un bar étaient prévus. C’était là l’occasion de passer une dernière soirée avec les deuxièmes années et les chefs sortants, de se remémorer ce camp qui restera longtemps gravé dans nos mémoires.
Un camp pi, c’est un tourbillon de sentiments tous plus extrêmes les uns que les autres, un rêve éveillé, un rêve dont on voudrait qu’il ne s’arrête jamais. Mais ce rêve de 14 jours, c’est arrêté. Il est surtout passé à vitesse grand V comme jamais je n’avais vécu ça auparavant.
Je voulais remercier tout d’abord les pis pour leur motivation, leur engagement, les moments agréables que j’ai pu passer avec chacun d’entre vous. Jamais il n’y a eu de tensions entre vous, vous êtes restés un groupe soudé tout au long du voyage et ce fut un réel plaisir de passer ce camp en votre compagnie.
Merci aussi aux parents qui nous confient leurs enfants pendant 2 semaines. Le camp pi est toujours un peu plus spécial vu que nous partons à l’étranger et que les responsabilités en sont d’autant plus grandes. Merci à vous!
Merci aux intendants pour leur présence tout au long du camp, pour leur aide pendant l’année (Fête du Foulard, Hachis Parmentier, etc.) et surtout pour les bons petits plats préparés avec amour pendant ces 14 jours en Croatie.
Merci enfin à mon staff pour le boulot abattu tout au long de l’année et pour ce camp organisé de main de maître.
Je souhaite bon vent aux deuxièmes années! Comme je vous l’ai dit, je suis convaincu que vous ferez des animateurs hors pair, que vous avez tous quelque chose à apporter, peu importe le staff dans lequel vous serez. Gardez votre grain de folie qui a fait de l’année et du camp des moments exceptionnels. J’espère maintenant apprendre à vous découvrir non plus comme animés mais comme animateurs!
Après un camp comme celui-la, je n’ai qu’une seule envie: celle de revenir encore plus en forme pour réitérer l’exploit et qui sait le surpasser avec vous les premières et les nouveaux pis qui monteront au poste. J’ai déjà hâte que l’année reprenne!
A bientôt les loulous,
Calao A Pas Feutrés