Un Temps d’Unité, un Temps de Réflexion
Le statut de l’unité… Concept très abstrait et parfois jugé comme peu important par certains mais pourtant ô combien primordial à la vie de cette même unité. C’était là le thème de ce T.U. : une réflexion sur le devenir de notre treizième, dans quelle fédération allons-nous être affiliés, quelles valeurs, quelle pédagogie allons nous suivre (parce que oui, le scoutisme, ce n’est pas seulement courir dans les bois, c’est aussi transmettre des idéaux et aider les animés à devenir des êtres meilleurs au quotidien).
Afin de bien cerner cette problématique, un bref rappel historique est nécessaire. L’unité scoute de Rebecq a été fondée en 1948. A l’époque, 2 sections, des loups et des scouts 12-17, accueillaient des animés, vinrent plus tard les castors (baladins d’aujourd’hui). En 1983, voyant que rien ne se faisait pour la jeunesse féminine, Henry Civilio (Blaireau) décide d’appeler Annick De Plaen (Guib) afin que celle-ci mette sur pied une section pour les filles : les lutins apparaissent et viennent grossir les rangs du scoutisme rebecquois. Depuis, les aventures, les horizons (qui ont fusionné par la suite avec les pionniers) et les pionniers ont complété les effectifs. Jusqu’en 2009, les sections masculines faisaient partie de la FSC (Les Scouts) et celles, féminines, de la GCB. Les chefs d’unité de l’époque, pour des raisons pratiques et administratives, ont alors décidé de faire basculer tout ce petit monde chez les Scouts. Mais le travail était à moitié fait car les lutins et les aventures n’en ont pas pour autant abandonné leurs valeurs guides. Bref, tout ça pour dire que nous nous trouvions assis entre 2 chaises : les sections féminines affiliées chez les Scouts continuaient d’appliquer la pédagogie guide.
J’espère ne pas vous avoir perdu dans tout ce fourbi, car on peut le dire, c’en est un. C’est donc avec ce devoir de sortir notre chère unité de cette ambiguïté, de cette situation plus qu’atypique que nous nous sommes rendus au T.U. formatif ces 7, 8 et 9 mars. Certains avaient leur propre avis sur la question, d’autres attendaient d’en savoir plus avant de prendre leur décision mais tous, nous sommes arrivés là en étant conscient de l’importance que notre vote aurait sur l’unité et sur le futur de celle-ci.
Dès le vendredi soir, nous avons pu discuter des modalités de vote et surtout sur le pourquoi du vote. 3 propositions se sont démarquées :
1) Les lutins et les aventures repassent à la GCB, les autres sections restent chez les Scouts.
2) Le statu-quo, tout le monde reste chez les Scouts et les sections féminines ne changent rien à leur façon de voir le scoutisme.
3) Tout le monde reste chez les Scouts et adoptent donc leur pédagogie avec tout ce que cela implique : les lutins deviennent des louvettes, les aventures des éclaireuses ; les uniformes et les outils mis à notre disposition changent.
Aussitôt fait, nous avons pu discuter avec des anciens de l’unité autour de thèmes comme la spiritualité de l’unité, la mixité dans les staffs et dans les sections, les formations. Ce fut, pour tous, une expérience des plus enrichissantes, car on n’a pas tous les jours l’occasion de se poser de telles questions et surtout, il a été très intéressant de pouvoir comparer notre avis à celui de ces anciens, d’écouter leur position sur tel et tel sujet et de profiter de leur expérience. Je voudrais d’ailleurs remercier Puma (Jean-Baptiste Pierret), Caracal (Anne Santi), Flica (Paulette Kennis), Marcassin (Sophie Civilio), Fouine (Sandrine Civilio), Guépard (Roland De Witte), Campagnol (Anne Gérard), Muscardin (Fabian Croën), Courlis (Daphné Félix), Fennec (Bernard Wattiez), Kinkajou (Didier Leloup), Ocelot (Elisabeth Pierret), Lemming (Ravidiran Botman), 2 animatrices de l’unité guide d’Ecaussinnes, Jaguarundi (Marylène Dascotte) et Gerboise (Gaëtan Martin).
La journée de samedi fut tout aussi riche en information. En effet, nous avons pu avoir un rappel de l’histoire de la 13e RP (voir plus haut) grâce aux interventions des anciens chefs d’unités : Blaireau (Henry Civilio), Guib (Annick De plaen), Gazelle (Michel Convens), Wapiti (Francis Van Der Maren) et Koala (Frédéric Hulsbosch). Merci à eux pour leur présence et surtout pour leurs conseils, leur expérience partagée et leurs marques de soutien envers nous. Toutes ces informations ont, je l’espère, permis aux animateurs d’enrichir leur réflexion et de donner un sens encore plus profond à leur vote.
Nous avons également pu écouter les présentations des différents cadres de la GCB et des Scouts. Chaque fédération nous avait envoyé 2 représentants chargés d’éclairer nos lanternes et de nous communiquer les différents avantages (même si nous avons parfois eu droit aux inconvénients) qu’il y avait à s’affilier chez eux. Certains diront que le débat fut parfois houleux, mais là aussi, nous avons pu avoir un clair aperçu de ce que les fédérations avaient à nous offrir et encore une fois remanier ou renforcer notre opinion sur la question de base : le statut de l’unité !
Le soir venu, nous nous sommes à nouveau retrouvés pour débattre une dernière fois de la question. C’était là l’occasion de vider son sac, de donner son opinion, de poser les dernières questions car le réveil venu, il faudrait voter et ce, en connaissance de cause.
Certains parents pourraient se demander pourquoi tant de foin pour une si petite chose. Mais cette si petite chose détermine notre place, la place de l’unité dans le monde du scoutisme. Même si cela ne semble pas affecter notre animation au quotidien, s’affilier à une fédération, c’est en adopter les valeurs, les outils de transmission et c’est là qu’on se rend compte que le débat n’est pas vain, que nos choix hic et nunc influenceront les choix de nos successeurs, auront un impact sur la vie scoute de nos animés, de vos enfants car je le répète, le scoutisme, ce n’est pas une garderie, c’est une école de vie ! Alors, pensez bien que pour des jeunes animateurs la tâche n’était pas facile. Il aura fallu un week-end de rencontres, de réflexions, de débat pour que chacun puisse se faire un avis. Le plus difficile a été, je pense, le fait qu’il n’y ait pas de bonne ou de mauvaise décision, le plus important étant par la suite de pouvoir gérer les conséquences de nos actes. Mais nous y sommes parvenus !
Le dimanche matin, ayant procédé aux votes, nous avons découvert les résultats avec une certaine appréhension et avons pu constater que le choix de la majorité se portait sur le statu-quo. Certains se diront « tout ça pour rien ! » mais je ne suis pas d’accord. Ce T.U. nous a comme je l’ai dit, permis de rencontrer des anciens, des cadres des fédérations et juste pour cela, je suis content d’avoir pu y participer. De plus, ce statu-quo, le fait que nous soyons toujours assis entre 2 chaises… le plus important, c’est de maintenant pouvoir l’assumer, d’en porter les conséquences et d’essayer d’en faire une force, une richesse, la richesse de l’unité de Rebecq. La cohésion entre les animateurs est telle que ce n’est pas cette ambiguïté qui nous arrêtera et qui nous empêchera d’aller de l’avant, d’animer vos enfants avec entrain, de leur transmettre des valeurs universelles (car rappelons-le, GCB et les Scouts appartiennent tous deux à l’Organisation Mondiale du Scoutisme) et c’est ça, le plus important.
J’ai jusqu’à présent essayer de rester neutre, objectif et de vous présenter les faits tels qu’ils se sont passés, les informations telles que nous les avons reçues mais je m’autorise quelques lignes. Je voudrais remercier tous les anciens, précités dans l’article, pour leurs interventions ; les cadres fédéraux pour leurs présentations ; les chefs d’unité, pour le travail fourni afin d’organiser ce T.U. ; les animateurs, pour leur présence et leur attention lors des différentes activités et la réflexion qui a été la leur tout au long de ces 3 jours. Je suis fier d’appartenir à une unité comme la nôtre, soudée, conviviale. J’ai « consacré » presque 15 ans de ma vie au scoutisme et je remercie ce que la treizième a fait pour moi, elle m’a appris la vie, m’a rendu beaucoup plus mature, m’a permis de découvrir des tonnes de personnes. Je vois l’impact de cette expérience tous les jours dans ma vie et pour rien au monde, je regrette mon entrée dans ce mouvement. Et je suis étonné de voir que même après 15 ans, ce n’est pas fini, que je continue à me surprendre de jour en jour. Je me fais un peu long mais je dois avouer que c’est un sujet qui me tient à cœur.
Pour ceux qui n’ont pas encore abandonné la lecture de l’article, je voudrais finalement vous remercier de la confiance que vous nous accorder à nous, à l’unité. Ce que je vais dire maintenant peut paraître paradoxal au vu de mes propos mais le plus important au final, c’est d’être ensemble, c’est cette réunion d’animés qui apprennent à vivre ensemble et sans ça, nous, les animateurs, ne serions pas grand chose.
Comme dirait Pélican, M-E-R-C-I Merci ! Pour tout.
Calao À Pas Feutrés